Courir simplement pour le plaisir, ça existe !

Oct 19, 20

Généralement (mais cette année est un peu particulière ...), c’est à la belle saison qu'on voit fleurir dans les médias des articles : “Quel type de runner.use es-tu ?  Quel est ton profil de coureur.se?” 

 

Je sais ce que vous pensez. Ces tests sont rarement convaincants.

Mais...allez...qui, parmi vous, ne s’est jamais laissé tenter ?

C’est comme si je venais de me retrouver célibataire et que, par hasard, tout à fait par hasard, je tombe sur un test  “Quelle genre d’ex êtes-vous ?” Oui, ben oui! Je le lis. Mais vite fait, hein !

Sauf que là, je suis RUNNEUSE pour toujours. La course à pied fait partie de mon ADN. Du coup, ce genre de thème “Quelle coureuse êtes-vous ” m'attire … un tout petit peu. 

J’ai donc lu pas mal de ces articles.  Voici ce que j’ai découvert en synthèse. 

Comme souvent, il y a deux approches :

 

La tendance “pot-pourri”

On vous propose un max de classifications. Histoire que vous puissiez vous reconnaître ou identifier Manon, votre amie de toujours, votre oncle Jo, votre voisine de palier ou votre collègue super coincé.

Et là, c’est parti pour un paquet de profils :

  • - l'élite runner, la crème de la crème, le vrai compétiteur, soit 1% des runner.use.s ;
  • - le performer, celui qui ne vit que pour son chrono, qui enfile les courses (comme moi le chocolat) et partage bruyamment ses succès ;
  • - la tortue, celui qui se positionne toujours comme atrocement lent ;
  • - le coureur du dimanche, “juste un peu pour prendre l’air” ;
  • - le trailer, toujours dans la nature, y’a que ça de vrai ;
  • - le barefooter, sans chaussure, parce que être en liaison directe avec la terre y’a que ça de vrai ;
  • - le “jamais sans mes amis”, y’a que ça de vrai ;
  • - le “wannabe a runner”, celui qui rêve de devenir runner mais il lui manque toujours quelque chose - pas les bonnes pompes, ni le bon plan d'entraînement ;
  • - le “never be a runner “, celui qui vous dira toujours “Mais comment tu peux courir, je déééééteeeste ça ! “ ou, plus doux “Comment peux-tu faire cela? “ou “Agh moi avec mes genoux, c’est pas possible!”
  • - ...

 

La tendance “je vais droit à l’essentiel” 

Les magazines plus sérieux vont droit au but et identifient généralement 3 profils.

Vous trouverez :

  • - Le rapide. Celui qui aime se donner à fond, mais plutôt sur de courtes distances. Il n'y a que la vitesse qui compte.
  • - La bête d'endurance, le vrai diesel. Celui qui peut bouffer des kms sans l’ombre d’un problème. Du 20K, à l'ultra trailer (plus de 100K) en passant par le p'tit marathon ...
  • - Le combo, celui qui est bon en tout. La route, le trail, les petites et longues distances. Le SUV des baskets en quelque sorte.

Je ne sais pas vous, mais moi je ne m’y retrouve pas.

Parce que moi, je cours pour une seule raison : le plaisir. 

 

Le plaisir ça compte aussi

On en parle quasiment jamais de “ces gens-là”.

Ne ferais-je partie que d'une toute petite minorité ? Tellement petite que cela ne vaut pas le coup d’en parler.

Non. Voici pourquoi.

En septembre, Seb, dans le super groupe Facebook de course à pied “esprit running” posait cette question :

“Bonjour, qui est-ce qui fait du running uniquement pour son plaisir, sans plan particulier mais régulièrement, juste pour les sensations et se sentir bien ?”

Quel bonheur, déjà, de simplement lire cette question… Et là, un déferlement d’encouragements et de témoignages de runners addicts juste au plaisir !

Une envie : la recherche de zénitude, pas de montre, juste du bien-être, se vider la tête, prendre soin de soi et de sa santé.

 

Courir d'abord pour le plaisir

Pour le plaisir ;-), je vous file quelques témoignages

Caro

"Moi juste pour le plaisir, et ça fait 6 ans et ça ne s'arrêtera jamais, sans envie de compétition ni chrono mais indispensable à ma vie." 

 

Etienne

"Moi c’est vraiment plaisir ... no prise de tête avec le temps ..."

Dominique

"Moi… juste pour le plaisir et la forme."

Nathalie

"Courir pour le plaisir … pour Soi, pour Moi. Ca fait des années et c’est top. Je partage mes runs en toute simplicité … ma passion sportive."

Véro

"idem, juste pour le plaisir, se sentir en forme pour la journée car j’y vais  à l’aube et très bon pour la santé et le moral."

Jérôme

"Je cours sans montre ni plan depuis toujours à la sensation (ça fait 20 ans que ça dure sans interruption et sans jamais me blesser avec 2-3 sorties hebdo). Je regarde seulement mon heure de départ et d’arrivée  pour estimer par curiosité ma vitesse moyenne. Depuis 2 ans seulement j'ai rajouté une séance hebdomadaire de fractionné car je voulais me challenger un peu et avoir plusieurs allures de course : je suis alors passé à de 5min/km à du 4/min sur semi."

Et un petit dernier, une vraie perle, que nous donne Yaokaré

"Courir sans montre c’est parfait, c’est de la méditation."

Non, nous ne sommes pas une minorité à courir pour le plaisir. Ces passionnés sont par nature moins visibles, certes. C’est tellement moins piquant/valorisant de dire “Oh moi, je cours pour le plaisir” que “Je me prépare pour un 100km” !

 

Pour l’écriture de cet article, j’ai logiquement googlé “courir pour le plaisir” et je suis tombée sur un site : “courir pour le plaisir.fr”. 

J’ai évidemment immédiatement pris contact avec son créateur : Benoît César. Je m’étais dit, on sait jamais… 

Le soir-même, il me répondait. Nous avons tout aussi vite pris un rdv.

PASSIONNANT

Quel enthousiasme, quelle sincérité.  Je sentais son sourire dans sa voix. Je le voyais. Je percevais sa passion authentique pour son travail !

J’avais bien lu qu’il était un ancien athlète, je n'avais pas mesuré la qualité de l’homme que je rencontrais. Athlète de haut niveau, il a été sélectionné 5 fois en équipe de France - piste et cross-country.

Tout de suite j’ai compris qu’il était l’homme à interroger sur le sujet, vous allez vite comprendre :

D’entrée de jeu, il me sort : “Moi personnellement quand je faisais de la compétition de haut niveau, je disais toujours que je courais pour le plaisir”. 

Et là, bam. La gifle. Je croyais cela totalement antinomique. 

Etre un athlète d’élite et courir par plaisir

En pleine conscience. 

A cette époque, il le voulait déjà. “Après ma carrière de sportif de haut niveau, je créerai une structure pour aider les gens à courir pour le plaisir. C’est peut-être dû à ma culture (pm Benoît est originaire de l’île Maurice et y a vécu jusqu'à ses 18 ans), je sais pas, mais c’est fondamental et j’ai envie de le faire découvrir aux gens;”

Il l’avait noté dans un petit carnet dans les années 90. 

Il l’a réalisé en 2000.

Aujourd’hui, il a créé sa structure “Courir pour le plaisir by Benoit CESAR”. Une structure de coaching sportif qui se veut, et c’est terriblement important pour lui, “ouverte à tout le monde, pour permettre à toute personne, athlète ou sportif inexpérimenté, ou avec handicap ou en surcharge pondérale, ou …" 

Bref, à tout le monde de se détendre. De trouver du plaisir dans le sport

Son secret : donner de la confiance

Regardez, sentez ce que vous pouvez faire, c’est magique

Dans le fond, qu'on soit performer ou pas, courir nous apporte de la joie, à nous tous. Peut-être parce que c’est inné ? Regardez les jeunes enfants dans les cours de récréation. Regardez avec quel bonheur ils se mettent en mouvement. N’est-ce pas le même bonheur que nous ressentons dans nos sorties de run, qu’il y ait un objectif de distance, de timing ou pas ?

Eh oui ! Des coureurs qui ne courent que pour le plaisir, ça existe vraiment. 

Vous vous demandez comment faire ? Vous retrouverez la semaine prochaine quelques conseils de Benoît pour courir dans le plaisir.

Et vous, quel type de coureur.euse êtes-vous ?