Pourquoi (et comment !) après 15 ans de sorties un jour sur deux, le running reste ma potion magique…
Aug 17, 19Je me suis mise au sport par hasard. Il y a 15 ans. Grâce à une amie, j’ai touché l’inaccessible : “le marathon de New York”. Elle, elle venait de rencontrer un coach sportif qui lui avait promis de la faire passer en quelques mois de “rien au marathon”.
Et moi, moi qui étais tout sauf sportive, je venais de pleurer en regardant le long de Central Park les marathoniens passer. Eux ils faisaient quelque chose de phénoménal, c’était écrit sur leur visage. Jamais, je n’imaginais pouvoir les égaler. Je sortais d’une cure de Solumedrol pour une poussée de SEP. C’était hors scope pour moi. Cela me paraissait tout simplement inenvisageable.
Jamais je n’imaginais à cette époque le rôle clé que ce sport allait jouer dans ma vie.
Cette année-là, j’ai bien couru le marathon de NY. Je suis effectivement passée de : à peu près 0 à 42,195 km. Sans mérite. J’avais un très bon coach. J’ai suivi tous ses conseils. C’est pas vraiment mon caractère pourtant, mais j’avais un objectif en tête. Au programme : séances de fractionné, montée, vetloop (course à jeun) et longue sortie. J’en rêvais de cette arrivée dans Central Park, un mythe ! I did it.
Depuis, les mois et les années ont défilé.
Et je n’ai jamais lâché mes baskets. Jamais. 3 à 4 fois par semaine, je cours. Année après année. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige.
Et oui, lorsque je ne cours pas, je suis plutôt nerveuse. Je ressens probablement quelque chose qui doit s’apparenter à une sorte de manque. ..
Addiction ?
Pour moi, la course à pied, ça n’a rien à voir avec une addiction : on caricature souvent les coureurs, sans comprendre ce qu’il y a derrière leur pratique. C’est avant tout un art de vivre et un équilibre de vie.
Comme 16 millions de français (et 2 millions de belges) dont un peu plus de la moitié maintenant sont des femmes, je cours… Tout ce temps à avaler du km m’a permis d’observer et de prendre conscience de l’importance de ce sport dans nos vies.
Prescription de bien-être
Je le cache pas. Aujourd’hui le running est devenu ma meilleure recette naturelle anti-âge, anti-kilos, anti-déprime, anti petits et grands bobos… Le bundle complet. Ma prescription de bien-être. A recommander à toutes, de 17 à 77 ans … A consommer sans modération pour les femmes de plus de 40 ans.
Jugez plutôt :
Anti-âge
Anti-déprime
Anti- kilos
Image de soi
Vecteur de rencontres
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Anti-âge
On imagine aisément que l’inactivité accélère le vieillissement. Mieux encore. Des chercheurs de l’université McMaster dans l’Ontario aux Etats-Unis l’ont démontré une activité physique régulière permet de ralentir, et peut-être même inverser le vieillissement de la peau, et ce, à tout âge.
Bref, il est jamais trop tard pour s’y mettre. Vous améliorerez votre capital beauté mais aussi vous augmenterez votre qualité et votre durée de vie en diminuant, grâce au sport, l’incidence des maladies invalidantes. Et, il ne faut pas beaucoup suer pour réellement augmenter votre durée de vie. 3 footings de 30 min ont déjà de l’effet (*). L’OMS n’hésite d’ailleurs pas à utiliser une phrase choc : la sédentarité tue chaque année 2 millions d’individus sur la planète.
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Anti-déprime
Dans les années 80 déjà, des médecins et psychologues se sont intéressés au sport comme alternative aux médicaments pour le traitement de la dépression. Depuis ils ne cessent d’accumuler des preuves scientifiques.
Le fait que l’exercice physique soit bénéfique à l’humeur ne fait plus de doute.
De là à déterminer avec précision quel type de sport, avec quelle intensité. Faut-il le pratiquer plutôt seul ou en groupe ? Avec la supervision d’un coach ou pas ? En complément ou pas d’une médication ? Si cela vous passionne, l’article de la revue Cerveau&Psycho dresse un bel état de la situation.
Ce qui est certain : l’inactivité rend dépressif. C’est prouvé.
Que ce soit pour une petite sortie d’aération de 2 km ou un trajet plus intensif, cela ne pourra être que bénéfique sur votre humeur. Let’s do it.
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Anti kilos
Courir fait-il maigrir ? Ah ça, c’est une belle question.
J’entends souvent qu’une telle s’est mise à la course à pied parce qu’elle souhaitait perdre du poids. D’ailleurs, c’est, selon une enquête réalisée par la FFA (Fédération Française d’Athlétisme), la troisième raison pour laquelle les français démarrent ce sport (derrière : améliorer sa condition physique et garder une bonne santé).
Et alors, cela vaut-il le coup ? Faire du sport fait-il maigrir ?
Sincèrement et, là, je me base uniquement sur mon expérience perso, je ne pense pas.
Pour faire simple, ma balance ne m’a rien soufflé pendant ces 15 années de running. Malgré des préparations marathon, un entraînement pour un 100 kms, etc… Rien, que dalle, nada.
Par contre, courir m’a permis de me stabiliser à un poids idéal, de ne plus faire de yoyo, …
De me faire des bons gueuletons sans culpabiliser. Et, enfin, enfin j’ai pu arrêter de me priver. La solution : je mange plus mais beaucoup mieux. J’adore cuisiner, je déteste suivre une recette. Et pourtant, sur le sujet, deux bouquins sont devenus mes références : celui de l’athlète américaine Shalane Flanagan (qui a remporté le marathon de NY en 2017) “Run Fast, Eat Slow” et celui de Renata Rehor “Food 2 Run”.
Aujourd’hui je n’ai plus 20 ans, je rentre dans une période féminine redoutée : la préménopause. On vous le clame généralement haut et fort. Vous avez pas le choix, c’est, hop 5/6 kilos dans la vue.
En tous les cas, moi cela ne me dit rien (je n’observe toujours rien sur la balance) et mes amies runneuses non plus. Il semblerait qu’on ait trouvé là un excellent remède qui, s’il nous a pas fait perdre du poids, nous a permis de pas en prendre et de redessiner et garder une super silhouette.
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Image de soi
Mais alors, quel plaisir, de passer de 0 à 2km, puis de 2 à 5 km, de 5 à 7 km, puis votre première course officielle dans la foule, etc… C’était il y a quinze ans et je le ressens comme si c’était hier.
Je me souviens très bien. Mon premier 5 km était en pleine ville à Anvers et mon premier 16 dans la campagne flamboyante de Tirlemont, je me souviens avoir envoyé un sms de victoire à mes parents …”les 20 km de bxl, cela devrait être bon”.
Vous gagnez à chaque sortie un peu plus de confiance en vous. Vous commencez à y croire. Et puis vient le jour où vous n’avez plus aucun doute. Vous le sentez. Vous l’avez dans les jambes. Et, çà, qu’est ce que c’est bon !
Ce plaisir-là, il n’est pas spécifique à la première fois. Non, encore aujourd’hui, à chaque préparation de course, je le vis. Généralement cela se passe lors de la dernière longue sortie, 2 à 3 semaines avant le jour J. Cette fameuse sortie qui n’est pas programmée pour vos jambes mais bien pour votre tête. Elle vous donne un moral en béton. Ce jour-là vous savez que vous êtes capable de relever tous les défis.
Ok, on gagne en confiance personnelle, c’est certain.
Ce n’est pas tout.
Il y a aussi le regard des autres sur votre évolution qui change.
Ils sont là, (ils sont un peu impressionnés, je pense) ils vous soutiennent, s’intéressent, ils en parlent presque plus que vous ! Si vous avez de la chance (comme moi), ils organisent vos parcours d’entraînement, préparent des ravitaillements, … Comment ne pas rayonner ?
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Vecteur de rencontres
Ceux qui ne connaissent pas vraiment le running considèrent que c’est un sport d’égoïstes individuels. Oui, parfois, on court seul. Mais on court aussi, souvent, en groupe ou en club. Et généralement, une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer.
A plusieurs, tout est différent. A commencer par la motivation. Ils sont là, au point de rendez-vous fixé. Pas négligeable quand le temps est dégueulasse. Ils y vont, vous y allez aussi.
On s’adapte au rythme des uns et des autres. On avait prévu de faire, par ce temps, un petit tour et puis, prise par l’énergie du groupe on va juste beaucoup plus loin.
S’exercer en groupe augmente par ailleurs le taux d’endorphine, cette fameuse hormone du bien-être. Dingue cela. C’est scientifiquement prouvé ! Dans une étude de l’Université d’Oxford, des rameurs rament pendant 45 minutes, seul puis en équipe. Le résultat m’a scotchée : leurs taux d’endorphine est significativement supérieur lorsqu’ils rament en équipe…
Et, que dire, de ce que j’appelle la running therapy ? Dans le bois, on peut tout se dire. On se lâche.
Dernièrement, j’ai eu une vilaine blessure, qui m’a mise out des sentiers pendant plusieurs semaines. Ce qui m’a réellement manqué ce n’était pas tant la décharge d’énergie (je compensais avec le vélo) mais bien les échanges avec mes coéquipières dans le bois.
Et, oui, j’aurais pu faire des papottes au tel avec mes copines. Mais non, cela n’avait pas du tout la même valeur.
Il se passe quelque chose dans le bois que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître 😉
Des innombrables bienfaits
Je pourrais vous parler aussi des effets du running sur le coeur, les neurotransmetteurs, sur le taux de sucre dans le sang, sur la production d’ endocanabinoïdes (molécules proches du cannabis) qui, elles, traversent l’encéphale afin de nous faire planer, sur la vie professionnelle, sur le bonheur…
Il y a tellement de choses à dire encore.
Je vous ai aujourd’hui dit pourquoi moi, la petite nana qui pleurait au bord de Central Park, a commencé il y a 15 ans et pourquoi je n’ai jamais arrêté.
Je me réjouis chaque jour d’avoir commencé, j’ai trouvé-là mon plus puissant allié sur la vie.
Parce que, oui, le running rend plus heureux.
Vous avez vécu des expériences similaires. Vous connaissez de personnes qui le vivent aussi. Je serais ravie de les rencontrer, de partager ensemble ces expériences. Allez-y, commentez …
Bonus
PS 1
L’enquête réalisée par la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) confirme que les trois premières raisons avancées par les pratiquants seraient l’amélioration de la condition physique (58 %), rester en bonne santé (58 %) et perdre du poids (35 %). Reviennent aussi régulièrement les bienfaits sur l’état de stress, la sociabilité de la discipline ou encore, surtout du côté masculin, le besoin de repousser ses limites.
PS 2 Si cela vous tente d’aller un pas plus loin, vous trouverez facilement des programmes de préparation au marathon. Par exemple : celui de l’organisateur du marathon de Paris, celui du bloggeur de Running Addict ou par des organismes privés comme Running Smart ou par des media
PS 3 Elles en veulent et vous le partagent. Voici quelques groupes de femmes runneuses motivantes .