Quelle quantité d’eau faut-il pour produire un t-shirt ?
Jun 04, 21Article mis à jour le 13/05/2022
L’industrie textile est un des pires désastres écologiques, cela ne fait plus aucun doute aujourd’hui. L’empreinte carbone de cette industrie est régulièrement montrée du doigt, mais qu’en est-il de l’empreinte eau ?
Quand on s’interroge sur notre consommation d’eau, on pense surtout à ce qui sort de nos robinets. Que vous ayez une idée, pour l’usage domestique, on utilise chez soi à peu près 100 litres d’eau par jour à Bruxelles ou à Paris (dont 20 % pour les toilettes !) et le triple, soit 300 litres, aux Etats-Unis.
Alors bien sûr, il vaut mieux prendre des douches (50 litres pour 5mn) que des bains (entre 120 et 200 litres), ne pas laisser couler le robinet quand on se lave les dents, etc…
Mais on a tendance à oublier notre consommation d’eau invisible (je veux dire celle qu’on ne voit pas sortir de nos robinets). Et elle est colossale !
Elle s’élève à plus de 4 000 litres par jour.
Eh oui, il faut, par exemple, compter 200 litres d’eau pour produire un œuf, 100 000 litres pour fabriquer un ordinateur, 4 000 litres pour un paquet de café ou encore 3 litres d’eau pour … une bouteille d’eau !
On appelle ça l’empreinte hydrique, c’est-à-dire le volume d’eau nécessaire pour la production des biens et des services consommés chaque année. Et, comme pour l’empreinte carbone, par exemple, dans les pays riches, elle est très souvent délocalisée. Ainsi, la France exporte l’équivalent de 7km3 d’eau par an quand elle en importe 15km3 par an pour les marchandises produites dans d’autres pays.
Et l’industrie textile ne déroge bien sûr pas à la règle.
Revenons-en à nos chiffons :
Combien d’eau faut-il pour produire, par exemple, un t-shirt ?
Tout dépend de la matière première de nos t-shirts.
Et c’est là que la nuance est importante.
Pour la production des fibres naturelles, certaines plantes sont particulièrement gourmandes en eau. L’eau est indispensable pour faire pousser les plantes mais aussi pour toutes les étapes de fabrication du vêtement, du lavage, de la teinture et des applications éventuelles de produits chimiques.
Certaines matières premières ont donc des besoins "colossaux".
👉 Prenons l’exemple du coton.
Exemple intéressant puisque 26% des vêtements portés sont en coton.
Pour calculer le volume total d’eau utilisée pour fabriquer un produit, les experts s’intéressent à « l’empreinte eau », qui représente le volume total d’eau virtuelle utilisée pour fabriquer un produit.
Selon le Water Footprint Network, il faut environ 10.000 litres d’eau pour produire 1 kg de fibres de coton. Avec un 1kg de fibre vous produisez 1 t-shirt et 1 jeans. Soit 2,500 litres pour un t-shirt classique (250 grammes de coton).
Champion malheureux du podium, le coton est le 3ème consommateur d’eau d’irrigation, juste après le riz et le blé.
Une saison complète de culture du coton peut s’élever jusqu’à 180 jours, ce qui est bien plus long que la majorité des autres cultures annuelles.
Mais c’est surtout la grande industrialisation qui pose problème.
La fast fashion incite à cultiver le coton dans des régions inappropriés et dans des conditions de croissance surpeuplées où l’on voit jusqu’à 45 000 plantes pousser sur 4 000 m2 de terre…
Ce fort besoin en eau dans les cultures intensives, entraine inexorablement, la détérioration des sols et des nappes phréatiques.
👉 Et le chanvre ?
Vous avez peut-être déjà lu cette information : seulement 300 à 500 litres d'eau sont nécessaires pour produire 1 kg de chanvre séché.
Waooo quelle différence !
Oui mais dans la réalité 1 kg de chanvre séché n'aboutit pas à 1 kg de fibre. En réalité, 2300 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de fibres de chanvre textile. Soit 575 litres d’eau pour un t-shirt classique (250 grammes de chanvre)
Économie de 2.000 litres par t-shirt… 🚜
Je vous laisse faire le compte de l’économie d’eau que nous réalisons ensemble ;-)
L’enjeu de la consommation d’eau
L’activité humaine n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui et la démographie est en hausse constante.
L’enjeu de la consommation d’eau n’a jamais été aussi net. C’est un enjeu sanitaire, mais aussi économique et politique.
Pour parler d’une situation ou les ressources en eau sont inférieures à la demande, on utilise les termes de « stress hydrique », de « pénurie d’eau » et enfin de « rareté d’eau ».
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :
Le stress hydrique concerne les zones où la disponibilité d’eau par habitant est inférieure à 1700 m3 par an
La pénurie d’eau quand elle est comprise entre 1700 m3 et 1000 m3
Et la rareté de l’eau quand elle est inférieure à 1000 m3
On ne va pas se la cacher, la situation est préoccupante.
Mais comme elle vient essentiellement d’un déséquilibre, à nous de faire pencher la balance dans l’autre sens !
Une raison de plus pour avoir choisi le chanvre comme LA matière phare de YOUMIWI.