Adopter un mode de vie sain n’est plus le dernier « truc » tendance ; c’est devenu un vrai choix de vie. 

Pour la plupart, nous en avons d’abord pris conscience par la nourriture. Puis sont venus les produits d'entretien et/ou les produits de beauté.

On avance un peu plus loin chaque fois.

Le cheminement est presque toujours le même. On découvre, on s’étonne, du coup on s’informe. On se décide et, évidemment, là, on sélectionne, on élimine et on conserve ce que l’on estime réellement bon pour nous et notre famille.

Ce tri s’est progressivement imposé pour la viande, les œufs, les légumes, les shampoings, les lotions, les savons, les déodorants, la poudre à lessiver. Ce n’est pas encore vraiment le cas pour nos vêtements ….  Et pourtant, pour les matières textiles, c’est presque pareil.

Car les textiles que nous portons peuvent, eux aussi, comme la nourriture que nous avalons, être toxiques pour notre corps, être responsables de mauvaises odeurs corporelles et, surtout, bien d’autres problèmes de santé.

Nous avons été choqués par ces images, terribles, de pollution des océans et d’usines textiles insalubres au Bangladesh, en Chine, en Inde, au Pakistan … C’est pas joli, joli. 

Et pourtant, ce sont ces matières que nous continuons « tranquillement » à porter sur nous. 

C’est clair, au cours des 150 dernières années, la population mondiale a explosé. C’est clair aussi, dans les pays développés, nos modes de consommation ont évolué, vers des produits plus nombreux, divers, accessibles à tous.

Ce challenge, l’agriculture et l’industrie l’ont relevé, en recourant massivement à la chimie.

Aujourd’hui, nous prenons conscience des risques. Cette chimie, omniprésente, a des conséquences désastreuses pour la planète et toxiques pour nos propres corps.

L’industrie textile est aussi concernée. Ce qui est en cause : 8000 substances chimiques.

Rayonne, nylon, spandex, lycra, acrylique … : ces produits, contenant parfois des substances chimiques franchement nocives, sont partout. Ils permettent à l’industrie de la Mode de nous proposer des vêtements « techniques », aux couleurs infinies, à des prix accessibles. Est-ce réellement un problème ?

Oui, comme nous l’avons fait pour le veau aux hormones, il faut prendre conscience que les vêtements synthétiques ont des conséquences prouvées sur notre santé. Au contact de notre peau, le plus grand organe du corps, ces produits ont des conséquences sur notre santé. Est-vraiment dangereux pour nous ? A vous de voir.

Ce qui est en cause ?

8.000 substances chimiques utilisées dans l'industrie textile.

Mais, au fait, c’est quoi une “substance chimique” ?

De l'eau à l’air, de la plante au clou, du béton à l’or, …  presque toutes les substances sur cette planète sont des produits chimiques, assemblages divers d’atomes, de molécules.

Ici, je vous parle des substances chimiques créées par l’homme, souvent pour résoudre un problème spécifique. Et, concernant les vêtements, pour résoudre les problèmes auxquels l’industrie textile a dû faire face aux différents stades de son évolution et d’abord une production de masse à bas coûts.

Dès le départ, dans les fermes agricoles, on améliore les rendements en usant massivement de pesticides et d’herbicides.

Dans les usines, les formaldéhydes rendent le vêtement infroissable et non-rétractable, des PFC le rendent imperméable à l’eau et aux tâches, des bromé ignifuges le rendent non inflammables, des métaux lourds le teintent, l'ammoniaque en réduit les retraits, … La liste est longue, très longue …

Que ce soient des substances ajoutées au textile, utilisées dans sa transformation ou des textiles 100% chimiques, ces substances chimiques ont souvent été conçues pour nous rendre, à nous consommateurs, la vie plus belle et moins chère... Et, car nous ne vivons pas chez les Bisounours, permettre aux producteurs une production plus efficace et plus  profitable.

Attardons-nous un peu sur ces textiles purement chimiques. 

Les précurseurs : rayonne et nylon

Jusqu'à la fin du 19 ème siècle, les vêtements n'étaient faits que de matières naturelles, issues du vivant, animal ou végétal. Les vêtements étaient faits de lin, de peau, de chanvre, de laine, de coton...

Apparaissent alors les premiers textiles ”man made”, créations de l’homme par synthèse chimique. Ils sont conçus pour faire comme la nature, imiter les fibres naturelles mais « en mieux » et, surtout, moins cher et ne subissant pas les risques climatiques ou autres.

La première fibre synthétique, dans les années 1890, fut la rayonne. Souvent utilisée pour les robes ou les chemises, elle est créée à partir de bois, transformé à l’aide de titanium dioxide, d’acide chlorhydrique et de sulfate de carbone. Et by the way, c’est comme cela qu’on fabrique le textile de bambou.

Dans la majorité des cas, ces produits chimiques ont tendance à s'incruster sur le tissu et peuvent causer des réactions allergiques et cutanées.

La reine des matières synthétiques, encore super présente, est apparue 40 ans plus tard : le nylon.

Initialement destiné à un usage militaire, il a gagné sa popularité grâce aux bas. Des chaussettes aux sous-vêtements, il est, toujours aujourd’hui, le tissu le plus utilisé. Pas étonnant, il est l’un des moins chers et aussi l’un des plus durables … y compris dans les océans où il finit !

Un super produit donc … pour le producteur. Pour celui qui le porte, le bilan est moins séduisant : le nylon n’absorbe pas la transpiration de votre corps, il peut causer à la fois de très mauvaises odeurs corporelles et des infections cutanées.

Les dérivés : polyester, spandex, acrylique, …

Le polyester

Il est lisse et vraiment super doux au toucher. C’est probablement le textile le plus utilisé dans les vêtements de sport.

Mais les tissus faits de polyester (comme ceux faits de nylon) sont vraiment très peu respirants. Lorsque vous transpirez, le polyester n’absorbe tout simplement pas la sueur.

Autre problème  le manque de circulation d’air. Une récente étude a démontré que les personnes qui portaient des vêtements en polyester étaient plus susceptibles de contracter des infections cutanées. Tout simplement parce que les bactéries se développent super facilement sur le polyester, bien plus que sur les matières naturelles.

Le Spandex

Lycra, Spandex et élasthanne, c’est kif. Des noms différents pour désigner la même matière. C’est la fibre synthétique dérivée du polyuréthane. La matière élastique par excellence.

Excellence … peut-être pour les combinaisons des super héros …  mais, pour votre peau,  c’est loin, très loin, d’être le cas. Surtout si vous la portez régulièrement et longtemps.

Spandex et transpiration ne font vraiment pas bon ménage. Vous transpirez et les bactéries s'installent dans la matière. Vous développez des allergies cutanées et dégagez réellement de très mauvaises odeurs, qui s’incrustent définitivement dans votre vêtement …

L’acrylique

Douce et pas cher …  Elle permet de fabriquer aussi bien des pulls que de la lingerie ou des imitations de fourrure.

Elle est généralement mélangée avec d’autres matières comme le coton, la laine ou d’autres fibres synthétiques.

Mais l’acrylique contient des produits toxiques, dangereux pour l’humain. De plus en plus d’organisations mettent en avant des risques d’allergies et d’irritations. Certaines vont même jusqu’à affirmer que l’acrylique serait un perturbateur endocrinien, facteur d’anomalies physiologiques et reproductives.

Comme le précise wedress fair “À l’origine des vêtements en acrylique, on trouve la molécule d’acrylonitrile, classée comme agent mutagène, c’est à dire capable d'agir sur l’ADN, et pouvant notamment provoquer des cancers. En fin de vie, lorsque votre vêtement en acrylique finit à l’incinérateur, sa combustion rejette du dioxyde de carbone (CO2) mais également du cyanure d’hydrogène (HCN), un gaz extrêmement toxique pour l’Homme.»

Je vous entends...

“Mais bon, on porte bien ces vêtements, ce type de matière, chargée de produits chimiques, depuis tellement longtemps, ils sont, pratiques, peu chers, apparemment bien, est-ce réellement un problème ? “

 

Un problème ?

Et bien, oui

Notre corps humain est une usine chimique exceptionnelle. Tout ce que nous faisons - respirer, digérer, penser, voir, bouger, … nous le réalisons grâce aux réactions chimiques continuellement à l’œuvre dans notre corps. Le nombre de réactions chimiques différentes qui se produisent à chaque instant dans notre corps est simplement hallucinant. 

Ces réactions chimiques peuvent être influencées, modifiées, en bien ou en mal, par ce que nous avalons, nourriture et … médicaments, … Tout cela ne fonctionne pas que par notre bouche. Nous avons un peu tendance à l’oublier. Tout ce qui est en contact direct avec notre peau peut aussi influencer notre formidable machine. Les suppositoires, les patches, … vous connaissez ?

 

La peau, ne l'oublions pas, est bien le plus grand organe du corps.

Elle nous protège, nous permet d’absorber des minéraux et des nutriments vitaux comme la vitamine D du soleil. Mais, la peau est poreuse et absorbe tout ce avec quoi elle entre en contact.

Mauvaise nouvelle, cette absorption s'accroît en fonction de la température de votre corps. Plus votre corps est chaud, plus il absorbe.

Lorsque vous portez des vêtements synthétiques en contact avec votre peau et que votre température corporelle augmente, vous « nourrissez » votre corps d’une quantité de micro fibres chimiques, libérées par vos vêtements synthétiques. 

Je vous parle des mêmes microfibres à base de pétrole que celles qui sont rejetées dans les eaux proches des usines de production de textile - ces images qui vous dégoûtent mais sont devenues malheureusement communes - … ce sont ces mêmes microfibres là que votre corps absorbe …

Un risque accru quand le corps s’échauffe … Super pour les sportifs, non ?

 

Est-ce vraiment dangereux   ?

Les études sont là. Elles démontrent d’abord la toxicité de ces substances pour les travailleurs en contact avec elles, dans les exploitations agricoles ou les usines textiles : cancers dûs aux herbicides, perturbations du système hormonal, développement de l’asthme et d’autres problèmes respiratoires, problèmes de mutations de l’ADN et de reproduction … et j’en passe.

Ce qui a aussi été démontré, pour les consommateurs cette fois, c’est la responsabilité des produits chimiques utilisés par l’industrie textile - et particulièrement ceux utilisés pour la teinture chimique des vêtements - dans le développement de dermatites de contact, d’eczémas, d’éruptions cutanées et d'allergies. 

 

Ne diabolisons pas : tous les produits chimiques industriels ne sont pas mauvais. Il reste que la plupart de ceux utilisés dans l'industrie textile, d’abord pour des raisons de coûts de production puis par recherche de caractéristiques « techniques » sans cesse plus poussées, le sont réellement.

Revenir à des matières naturelles est loin d'être révolutionnaire ou « bobo ». C’est, simplement,  essentiel pour notre bien-être.